Vaincre la dépendance affective

dépendance affective

La prise de conscience

Pour prendre conscience de la dépendance affective, il faut d’abord la comprendre.

Si le besoin d’être aimé paraît légitime, la dépendance affective, elle, engendre des formes d’attachement et de soumission complexes, sabotant petit à petit nos relations.

En effet, qui n’aime pas plaire à son partenaire ? Qui n’a pas besoin d’être un peu rassuré de temps en temps ?

Il est donc des situations où l’on peut ressentir un manque et qui n’ont rien d’anormal. La différence se situe dans la souffrance et le désamour de soi. Un état de dépendance affective se définit par un besoin constant d’être rassuré sur l’amour que l’on nous porte. C’est un besoin de validation de notre valeur personnelle de la part du monde extérieur.

La dépendance affective pose problème lorsque l’on s’oublie dans la relation par besoin de cet amour et que l’on répète ce schéma de relation en relation.

Identifier les relations de dépendance affective

L’identification des schémas relationnels répétitifs est une étape importante pour sortir de la dépendance affective. Elle permet de trouver ce qui rend dépendant à l’autre.

Les relations du dépendant affectif sont souvent déséquilibrées parce qu’il s’efface au contact de l’autre et s’enferme dans sa relation. Cependant, le dépendant affectif n’est pas toujours l’amoureux dont la vie est dédiée à l’autre. Certaines personnes vivent seules, ayant du mal à refaire confiance suite à des expériences douloureuses. D’autres se placent en situation de « sauveur ». En volant au secours des autres, ils soulagent en fait la détresse de leur vide intérieur. Certains n’en ont pas conscience…

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Faire un travail de confiance en soi.

Il y a un lien fort entre l’estime de soi et la dépendance affective. La plupart des dépendants affectifs ont un réel manque de confiance en soi qui se traduit par un auto-jugement permanent.

Une douloureuse sensation de vide, un manque de sécurité, une incapacité à se valoriser, sont autant de raisons pour lesquelles le dépendant affectif part à la cueillette de la moindre preuve d’amour, pour se rassurer. La dépendance affective demande à combler un manque au lieu de se reconnecter à soi afin de combler ce manque affectif de l’intérieur. C’est un cliché de dire qu’on ne peut pas aimer l’autre de manière saine si on ne s’aime pas soi-même. Cependant, travailler l’estime de soi est une étape inévitable lorsqu’une personne souhaite sortir de la dépendance affective. Il s’agit d’un processus de développement personnel dans la connaissance de soi pour apprendre à s’aimer.

Se connaître pour s’aimer

Prendre conscience de ses manques, de ses faiblesses, de ses souffrances et de ses peurs permet de comprendre pourquoi on les comble par une/des relation(s) de dépendance affective. Prendre conscience de sa valeur permet de comprendre comment sortir de la dépendance affective.

La connaissance de soi passe par l’identification des besoins et l’origine de ces besoins. Ce sont ceux qui ne sont pas nourris et qui cherchent à se nourrir par le biais de l’amour des autres. Pour identifier ses besoins, il faut porter de l’attention aux ressentis. Il s’agit donc d’un travail d’introspection, de découverte et d’écoute de soi.

Respecter ses besoins c’est commencer par poser des limites, notamment dans les relations. Personne ne devrait accepter de renoncer à ses valeurs par peur de la solitude. La solitude est importante. Elle nous nourrit, elle nous construit. Elle enrichit notre façon de penser et nous permet d’avoir de nouveaux projets.

Poser ses limites, c’est apprendre à dire non de manière respectueuse envers soi et les autres, et à exprimer librement son opinion. Il va donc être question de s’interroger sur les choix que l’on fait : quelles décisions prises ont été néfastes ? Quelles relations apportent une belle estime de soi ? Quels sont les éléments ou éléments blessants qui ont été pardonnés et pour quelle raison ?

Il va également être questions d’identifier les croyances limitantes pour les remplacer par des croyances aidantes.

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En pratique

Il n’est pas possible de sortir de la dépendance affective de manière passive. Il est impératif de vivre, bouger, prendre du plaisir et de s’épanouir seul(e).

Faire un emploi du temps permet de consacrer du temps à ce que l’on aime vraiment faire. Se resocialiser est également crucial en reprenant contact avec les personnes dont on apprécie la compagnie ou en tissant de nouveaux liens. Ce peut être sous forme de bénévolat : contribuer au bonheur d’autrui augmente l’estime de soi.

Un autre exercice pratique bénéfique consiste à faire du ménage dans sa vie. Que ce soit dans ses relations ou dans le rangement, cela permet de faire de la place pour faciliter l’introspection. Pratiquer la méditation permet également de se reconnecter à soi.

Tenir un journal de bord est un bon moyen pour verbaliser sa valeur et ses valeurs. Les petites choses en cours qui tracassent l’esprit peuvent y être consignées, ainsi que les objectifs de vie. Il est possible aussi d’y lister les valeurs qui déterminent nos choix et décisions, mais également les renonciations et compromis que l’on regrette. Utiliser un journal peut être un procédé pour identifier les moments où l’on se sent bien et comment en vivre plus, ainsi que les moments difficiles et comment en sortir.

Ecrire permet de poser le mauvais pour aller vers le bon. Il est par contre impératif d’écrire à la première personne afin de mieux ressentir ce qui est écrit.

Patience est mère de sureté

La dépendance affective prend du temps et c’est tout à fait normal. Faire preuve de patience est primordial pour se libérer de la dépendance affective. Chaque petite victoire doit être célébrée. Par ailleurs, l’objectif n’est pas de se passer totalement des autres, mais de vaincre la dépendance affective tout en conservant des besoins affectifs. L’objectif est de vivre en harmonie avec les autres par envie, en étant soi-même, et non par dépendance.